BLÜTHNER, l'intemporel
La Blüthner Pianofortefabrik, créée en 1853 par Julius Blüthner à Leipzig, marque incontestablement de son empreinte l’histoire de la facture du piano de prestige avec des modèles à l’expression harmonique d’une richesse unique, des design toujours plus recherchés, et des qualités techniques inégalées.
Le caractère d‘exception de ses modèles, devenus les icônes du monde du piano, place la facture Blüthner au rang de choix incontournable des pianistes érudits qui privilégient l’exigence au delà de tout autre critère.
Choisir un piano Blüthner, c’est entrer dans l’histoire de l’absolue excellence d’une famille qui cultive un patrimoine musical dans le plus strict respect de l’éthique initiée par son aïeul Julius depuis le milieu du XIX ème siècle.
UN PEU D’HISTOIRE ET D’ANECDOTES !
Cette année là … Heinrich Steinweg crée avec 3 de ses fils, la firme Steinway & Sons qu’il installe dans un loft de Manhattan. Carl Bechstein ouvre son atelier à Berlin.
Et Julius Blüthner, menuisier de métier, passionné par la musique et la facture des pianos qu’il découvre au cours de son compagnonnage chez Hoelling und Spanenberg, fonde, grâce au financement de son beau-père sa propre fabrique. Nous sommes en 1853, le 7 novembre à Leipzig, Julius Blüthner est à l’aube de ses 30 ans. Avec une équipe de 3 employés, il fabrique son premier piano à queue dont le vif succès rencontré à l’édition 1854 de la Foire Industrielle de Munich, motive son premier dépôt de brevet d’un principe qui tend à l’amélioration de la répétition. Le monde de la facture du piano assiste à la naissance de la «success-story des innovations technologiques des pianos Blüthner».
Après sa médaille d’or obtenue à l’Exposition universelle de Paris de 1867, les pianos Blüthner collectionnent les honneurs aux expositions universelles de Bruxelles, Amsterdam, Melbourne, Philadelphie, Sydney, Vienne….
Blüthner ou le «Golden Tone»
Le dépôt du brevet du système «Aliquote» en 1873 représente une avancée majeure et exclusive aux pianos Blüthner, que la facture internationale doit à Julius Blüthner. Encore de nos jours, seuls les pianos Blûthner sont équipés du système «Aliquote». Ce système consiste à la présence dans les aigus d’une quatrième corde accordée précisément à la hauteur d’un partiel. Cette corde n’étant pas frappée, vibre par sympathie, procurant ainsi une sonorité d’une richesse extraordinaire et jamais égalée d’un point de vue harmonique. Piotr Tchaikovsky disait des pianos Blüthner qu’ils étaient la perfection du son ! Poétique, lumineux, profond, avec une projection incroyable, le «son d’or» Blüthner valorise tant le répertoire classique que ceux du jazz et de la musique contemporaine pour qui sait le faire chanter.
Julius Blüthner
Les membres de la famille Blüthner dont la marque a toujours porté le nom, se sont succédés de génération en génération à la direction de la Pianofortefabrik de Leipzig avec un souci d’excellence qui lui est reconnue dans le monde entier. De Bruno qui a pris la succession de son père Julius, à Christian aujourd’hui, chacun a apporté sa touche personnelle et son originalité dont Rudolf Blüthner-Haessler n’était pas dépourvu lorsqu’il s’agissait de faire parler de ses pianos.
Avant-gardiste en matière de communication, le 6 mai 1936, alors que la France vivait un moment historique de son histoire sociale, Rudolf Blüthner-Haessler embarque avec le pianiste «maison» Franz Wagner et Max Jordan, un pionnier de la radio, à bord du Zeppelin Hindeburg pour le premier vol vers les états-Unis.
Dans les salons de l’aéronef, spécialement conçu pour l’occasion, un petit piano Blüthner en duralumin revêtu de parchemin de porc pour un poids plume de 100 kg inférieur à celui des instruments traditionnels de l’époque. Max assure depuis le Zeppelin Hindeburg, la retransmission en direct du récital de Franz Wagner vers la station de la NBC qui en assure la diffusion auprès d’une soixantaine de chaines, ce qui pour l’époque, relevait juste de l’exploit.
Très vite, Brahms, Jadason, Liszt, Mahler, Moscheles, Nikisch, Rachmaninov, Schumann, Tschaikovsky n’ont d’oreille et de doigts que pour jouer et composer sur et selon la sonorité incomparablement riche et précise des pianos Blüthner qui, pour les puristes, sont presque deux siècles plus tard, les seuls pianos à révéler toute la magnificence originelle des œuvres sous leurs plumes composées. Pour ne citer que lui parmi les compositeurs contemporains, Andrew Lloyd Webber a possédé 12 pianos Blüthner.
BLÜTHNER ET LES COMPOSITEURS ROMANTIQUES
Johannes Brahms : Brahms, connu pour ses compositions aux structures complexes et à l’intensité émotionnelle, trouvait dans les pianos Blüthner une capacité unique à restituer les détails subtils de son écriture musicale. Le son chaleureux des Blüthner convenait parfaitement à ses compositions pour piano, notamment ses Intermezzi et ses Rhapsodies.
Franz Liszt : Liszt, l’un des plus grands virtuoses du piano, a également priorisé les Blüthner, impressionné par la résonance claire et précise de l’instrument. Son approche audacieuse et virtuose de la musique bénéficiait de la projection sonore et de la profondeur des pianos Blüthner.
Piotr Ilitch Tchaïkovski : Tchaïkovski appréciait sans égal le timbre et la rondeur des sons produits par Blüthner. Le caractère dramatique et lyrique de ses œuvres pour piano était magnifié par cet instrument, offrant une expérience musicale immersive tant pour l’interprète que pour l’auditeur.
Sergei Rachmaninov : Rachmaninov, compositeur et pianiste virtuose, a également vanté la qualité des pianos Blüthner. Son jeu, à la fois techniquement exigeant et empreint d’émotions profondes, trouvait une résonance naturelle dans le son ample et expressif des Blüthner à nulle autre pareille.
C’est en pleine ascension que la Pianofortefabrik Blüthner aborde la deuxième guerre mondiale. Contrairement à Bechstein dont les propriétaires sont proches d’Adolf Hitler, la famille Blüthner opposée au régime nazi, est obligée de participer à l’effort de guerre. Les 85 000 m2 destinés à la facture de pianos Blüthner est réquisitionnée pour la production de caisses à munitions jusqu’en 1943 où elle est totalement détruite sous les bombardements de la Royal Air Force.
Jusqu’à la chute du mur de Berlin, entre reconstruction, boycott de l’Occident libéral, contrôle soviétique, nationalisation par la RDA, pratique de la politique de prix subventionnée du bloc soviétique contrecarrée par le protectionniste accru de l’ouest, et enfin privatisation par la RFA, la famille Blüthner ne renonce jamais au niveau de qualité de sa facture qu’elle réussit à maintenir grâce à l’opportunité du marché ouvert par l’URSS dont elle équipe en pianos les conservatoires de musique.
Pendant presque un demi-siècle de guerre froide, nombre d’usines de pianos de la RDA sombrent dans la médiocrité initiée par ce qui est devenu en deux générations, la culture du droit au travail, pour une population en déséquilibre actifs/inactifs, exempte du besoin de performance ou de compétitivité puisque les prix sont fixés par les autorités sans aucune considération de rentabilité.
Il aura fallu un demi siècle de travail de revalorisation du savoir-faire de toute la facture de piano de l’ex-RDA à la production empreinte de l’image «bas-de-gamme» consécutive à la politique imposée par le bloc soviétique, pour qu’enfin les marques survivantes retrouvent leurs lettres de noblesse en particulier grâce à la famille Blüthner qui rachète, remet à flot et amène la production de la maison Rönisch au rang de pianos haut de gamme salués par l’ensemble de la profession internationale.
Nombre de conservatoires des plus prestigieux à travers le monde sont équipés de pianos Blüthner aujourd’hui, parmi lesquels le Conservatoire de Paris CNSMDP ou l’illustre Royal College of Music de Londres, qui a encore récemment reçu une donation de 10 pianos droits de travail Model A de la part de l’Alfred Reinhold Foundation, et présente la Maison Blüthner comme un partenaire de longue date. Parmi ses précieuses collaborations avec le Royal College of Music de Londres, la Maison Blüthner offre chaque année depuis 2018, la «Bourse Reinhold Blüthner» aux plus talentueux des étudiants pianistes.
Blüthner continue d’être le choix favori des conservatoires européens et internationaux, notamment pour des situations où l’enseignement met l’accent sur l’expression musicale nuancée plutôt que sur la projection sonore.
Dans le contexte des conservatoires de musique, les pianos Blüthner sont souvent appréciés pour leur richesse sonore, en particulier dans les milieux académiques où la qualité du son est primordiale pour l’enseignement du piano. Les conservatoires de premier plan, en Occident comme en Asie, ont historiquement utilisé des pianos Blüthner pour leurs étudiants et leurs professeurs.
Les pianos Blüthner sont également très appréciés pour les sessions de masterclass, où la précision du toucher et la capacité de l’instrument à répondre aux nuances du jeu sont cruciales. Dans les conservatoires spécialisés dans la musique classique et romantique, ces pianos sont encore choisis pour leur son “intimiste” et leur capacité à capturer les moindres nuances de l’interprétation musicale.
Blüthner demeure la référence pour les pianistes et les enseignants qui recherchent un instrument offrant profondeur et raffinement, surtout dans le contexte d’une éducation musicale axée sur la qualité sonore et l’expression émotionnelle.
Ce vécu douloureux et cette obsession de l’excellence sont partie intégrante du patrimoine de la famille Blüthner qui insuffle son souci de perfection tant à la marque qui porte son nom qu’à sa remarquable production de pianos sous les signatures Blüthner-Haessler, Rönisch, et Irmler.
Ces joyaux se méritent aussi pour leurs revendeurs qui ne sauraient souffrir d’autres techniciens que la crème de la profession, ceux là même, premiers prix des meilleures écoles, perfectionnés régulièrement en usine Blüthner pour une connaissance approfondie de chaque modèle et à qui on laisse le temps en atelier ou chez les heureux propriétaires, d’exercer leur savoir-faire de pointe, à travailler chaque axe de la mécanique au clavier, chaque feutre, chaque marteau, chaque étouffoir, chaque corde… pour atteindre l’harmonisation, le réglage sur mesure, en déployer tout le potentiel de musicalité, et faire du piano d’exception que vous avez choisi, le piano de votre vie.